Adou est né le 14 novembre 1970, au Burkina Faso. Jusqu'à ses 30 ans, Adou a fait plusieurs métiers : commerçant, employé de transport... Un jour, il a croisé la route de Moussa Kanté, malien et maître en Bogolan. Le Bogolan est une peinture traditionnelle pour tissu, provenant de l'Afrique de l'Ouest. Adou aimait déjà beaucoup le dessin, il a donc tout appris : du mélange de chaque pigment naturel à l'art de dessiner des motifs traditionnels, en passant par les étapes de rinçages. "Depuis que j'ai commencé, voilà maintenant 17 ans, je ne peux plus m'en passer !" Et en effet, Adou a tout appris de son maître et avec les années de pratiques, il a développé son propre style. Il est devenu, depuis quelques années maintenant, l'artiste incontournable de Bobo Dioulasso. Il initie les touristes et étrangers de passage mais également les enfants et jeunes à côté de chez lui : " cet art traditionnel ne doit pas se perdre !", "je souhaite transmettre mon savoir aux jeunes générations"... tout un programme ! Adou n'arrive pas à vivre de son art toute l'année, il y a des périodes ou pratiquer la peinture ne lui permet pas de se nourrir. Il travaille alors, au jour le jour afin d'assurer sa subsistance. Dans la cour d'Adou, il règne un calme et une zénitude incroyable. Nous avons passé un moment à discuter, il nous a raconté son histoire, tout en travaillant. Adou est un ami de Daouda, il l'a initié au Bogolan, il y a maintenant quelques temps. Au même titre que notre partenariat avec Soni, il nous semblait tout naturel de proposer à Adou une collaboration artistique pour la création d'une collection de décoration d'intérieur. Ainsi que pour la création de notre tenture "Mur des Contributeurs". Au fil des échanges, nous lui avons également commandé d'autres articles. Le Bogolan : une plante, de la terre et de la cendre... La peinture traditionnelle est fabriquée grâce à une plante sauvage "Le Galama", de terre et de cendre. Le Galama sert à teinter la toile de coton (sans cette teinture de base, la terre et la cendre ne tiennent pas sur la toile), il faut plusieurs bains et plusieurs rinçages afin d'obtenir une toile unie de couleur beige. Après séchage, la terre appliquée, sous forme de boue, se transformera en noir profond, après plusieurs applications. La cendre, quant à elle se transformera en marron foncé. Pour obtenir du blanc, c'est un mélange de savon et de javel. Afin d'obtenir des couleurs prononcées, il faut appliquer de nombreuses couches. Chaque couche nécessite séchage et lavage avant d'en appliquer une nouvelle... Armelle pour Yaala Janvier 2018
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L'objectif premier est d'aider à l'autonomisation des femmes et au développement de leur mieux-être. Au-delà de la formation, le centre recueille pour des périodes de 3 ans, des femmes en situation d'isolement familial, de rejet et au bord de situations dangereuses pour elles-mêmes. Ce centre leur offre donc un logement, de la nourriture, une formation à un métier (tissage, fabrication de savon, maraîchage...), et un espace d'alphabétisation. Mais aussi, le centre leur offre, une écoute, de le bienveillance et souvent de la médiation familiale afin de renouer des liens bien souvent détruits. Au terme des ces trois années de formations et de réintégration sociale, les femmes sont accompagnées dans une démarche de recherche d'emploi et de logement. Le centre leur propose également des micro-crédits, pour celles qui souhaitent créer leur entreprise. Elisabeth Delma, fondatrice, formatrice et médiatrice familiale, a accueillie depuis plus de 40 ans des centaines et des centaines de femmes. A toutes, elle a proposé un logement, un lieu où elles peuvent, petit à petit, se reconstruire et apprendre un métier, devenir indépendante et autonome. Sa fille Elienaï Diendéré l'accompagne depuis plusieurs années dans ce parcours. Elles accueillent également des orphelins. Il faut voir la fierté dans leurs yeux quand elles nous annoncent que certains d'entres eux reviennent les voir et qu'ils sont aujourd'hui médecin, instituteur, policier... En ce qui concerne les femmes, grâce à Elisabeth et sa fille, elles apprennent un métier mais aussi à lire et à écrire, afin d'être autonome dans les tâches administratives. Aujourd'hui, nombreuses sont celles qui sont devenues entrepreneures ou qui ont pu trouver un emploi. Elles peuvent donc totalement subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. Le centre ADAJA est donc un peu le "Entreprendre au Féminin Bretagne" au Burkina Faso et le CIDFF ( Centre d'Information des Droits des Femmes et des Familles) d'ici. Le centre fonctionne grâce aux fonds propres d'Elisabeth mais aussi grâce à la vente des produits fabriquées. LE faso danfani Tissu traditionnel tissé à la main, le centre ADAJA forme les femmes à son tissage. ADAJA vend ensuite les tissus ou alors confectionne des vêtements et les propose à la vente dans leur boutique. Adaja vers le bio ADAJA a acquis un nouveau terrain, afin d'y installer une zone de traitement des eaux usées. La teinture se faisant sur place, au départ les eaux usées étaient déversées directement dans la nature. Elisabeth et Elienaï sont toutes les deux très sensibles à leur environnement. Elles ont donc fait appel à un ingénieur afin de trouver des solutions pour réduire leur impact. Dans un premier temps, il a installé des filtres dans la zone actuelle. Dans un second temps, il a travaillé avec Elisabeth et son entourage pour créer une nouvelle zone de traitement. Elles ont décidé d'aller encore plus loin, les teintures actuelles étant principalement chimiques, donc dangereuses pour les femmes les utilisant, et pour la nature environnante, le centre a acquis un autre terrain au sortir de Ouagadougou. Sur ce terrain, elles vont cultiver en agriculture biologique, les plantes traditionnelles servant aux teintures. Donc d'ici quelques temps, tous les tissus FASO DANFANI sortis du centre, seront entièrement bio : du coton à la teinture. les autres domaines d'interventions d'adaja Adaja forme aussi les femmes en :
Armelle pour Yaala, Janvier 2018 POur les enfants de OUaga Au delà de notre projet d'entreprise, nous avons souhaité allié notre voyage à d'autres causes. Notamment le projet de notre ami et partenaire, Ahmed !
Ahmed et Salif sont partis du constat que les enfants des quartiers, n'ont pas accès aux livres et à la culture, que cela soit via l'école ou via les bibliothèques (inexistantes !). Ils ont donc mené une enquête, demandé des statistiques, rencontré les écoles, les élus, afin de faire bouger les lignes... en vain ! Les deux amis ont donc retroussé leurs manches et décidé de mettre à disposition de leur projet un espace dans leur propre "cour" (appellation du nom des habitations au Burkina, dans une même cour vivent, généralement, plusieurs familles) : un espace alliant bibliothèque, aide aux devoirs, animations culturelles autour de la musique et de la danse... Ils sont dans l'écriture de leur projet. En même temps, dès qu'ils ont un peu d'argent, ils l'investissent dans les matériaux de construction, afin de rénover la pièce qui servira à accueillir la future bibliothèque. En attendant que cet espace soit rénové, ils ont déjà ouvert des aides aux devoirs et installé un tableau dans la cour. Ahmed et Salif croient en leur projet et en l'avenir de celui-ci. Ils ont une foule d'idées : mettre plusieurs tableaux afin d'agrandir l'espace d'aide aux devoirs, mettre un préau au dessus de cet espace afin de protéger les enfants lors des chaudes journées d'été. Ils veulent également initier les enfants à la musique, Salif étant un musicien reconnu, se propose de le faire, un ami quant à lui va proposer des cours de danse... Bref, en plus d'être un lieu où les enfants, les femmes du quartier pourront avoir un accès aux livres, aux animations cela sera également un lieu de vie. Salif souhaite, également, développer des animations autour de l'environnement, étant un sujet de préoccupation commun, nous en échangeons. Avant notre départ, nous avions récolté des livres pour la bibliothèque. Un de nos bagages de 23 kg était dédié à leur projet. Merci aux amis, à la famille pour les dons de livres, Ahmed et SAlif sont très touchés par vos soutiens. Nous réfléchissons a un moyen pour amener encore plus de livres, récolter des fonds afin d'aider à la rénovation, la fabrication d'étagères... Armelle pour Yaala, Ouagadougou - Janvier 2018 |
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Juin 2021
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